Atelier national sur la problématique de la transition du Benin vers une économie verte
Allocution de Madame Nardos Bekele Thomas, Coordonnateur Résident du SNU, Représentant Résident du PNUD.
Cotonou, hôtel Azalai, le 26 mars 2013
Monsieur le Ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme,
Monsieur le Ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche,
Monsieur le Ministre des Mines, de l’Energie, de l’Eau et des Energies Renouvelables,
Monsieur le Secrétaire Général du Gouvernement,
Messieurs les Directeurs de Cabinet,
Mesdames et Messieurs les Responsables Centraux et Techniques des différents ministères,
Monsieur le Secrétaire Permanent de la Cellule de Suivi des Programmes des Reformes Economiques et Financières,
Monsieur le Recteur de l’Université de Parakou,
Monsieur le Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université d’Abomey-Calavi,
Monsieur le Représentant de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin,
Monsieur le Représentant du Patronat,
Messieurs les représentants des organisations syndicales,
Mesdames et messieurs les responsables des Organisations de la Société Civile,
Mesdames et Messieurs chers collègues des Agences du Système des Nations Unies au Bénin,
Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs.
Mesdames et Messieurs les membres du Corps Diplomatique ;
Mesdames et Messieurs les Responsables des Institutions Partenaires ;
Honorables Invités ;
Mesdames et Messieurs.
C’est pour moi un plaisir de prendre la parole à l’occasion de l’ouverture de l’atelier national sur la problématique de la transition du Bénin vers une économie verte.
Ainsi, nous voilà encore face-à-face pour amorcer de nouvelles discussions sur ce qui caractérisera l’avenir que nous voulons : « The Future We Want » à la suite du Sommet de Rio+20, tenu au Brésil en juin de l’année dernière seulement.
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités.
Nous sommes réunis ici pour parler de l’Economie verte qui est d’abord un mécanisme de production, de répartition, de distribution et de consommation de richesses générées par les hommes. Elle est aussi un mécanisme de gestion des ressources limitées et qui deviennent de plus en plus rares. Notre existence et notre avenir sont indéniablement tributaires de ces ressources et de leur gestion rationnelle. C’est à mon avis, la raison pour laquelle, il convient que nous y réfléchissions constamment, selon que nous soyons Economiste de formation ou non.
Mais, en évoquant spécifiquement la notion de l’Economie verte, nombreux sont ceux parmi vous qui vont se poser la question de savoir qu’est-ce que c’est encore que ce nouveau concept : Economie verte (green economy) ! D’autres diront qu’après le développement humain durable, la capacité 21, et que sais-je encore, n’est-ce pas un nouveau paradigme de développement pour nous occuper?
Ainsi, le concept de l’économie verte cultive tantôt un espoir chez certain et un scepticisme chez d’autre, voire même un sentiment de lassitude ou un appel au conformisme international.
A ce sujet, je tiens à vous rassurer que ce n’est ni un dogme, ni un nouveau paradigme. Bref, pas quelque chose de nouveau. L’économie verte existait il y a longtemps dans la théorie et la pratique économique. Vous avez sans doute entendu dans l’histoire du développement de la révolution verte et même sur le continent africain de cette révolution à travers les recommandations du colloque de Monrovia et le Plan d’Action de Lagos.
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités.
Le regain d’intérêt pour l’économie verte tient à l’impact de la destruction des ressources naturelles, à l’effet des changements climatiques avec pour conséquences, les inondations, les sécheresses, l’érosion des côtes, l’élévation du niveau des mers, la dégradation des terres etc.
Aussi, depuis la sévère crise financière et économique de 2008 et ses conséquences intolérables sur le développement en général, et l’exacerbation de la pauvreté et des inégalités en particulier, la notion d’Economie verte a rompu ses amarres avec les spécialistes en économie de l’environnement pour rejoindre le flux général du discours politique à travers le monde.
Finalement, après une analyse critique, objective, sincère, réaliste et prospective de l’action et de l’avenir de l’homme dans un contexte de récession et d’épuisement inquiétant des ressources de production couplé à la pression démographique à tous les niveaux, l’économie verte apparaît à la fois comme une alternative économique et une réponse sociale.
Les grands rendez-vous internationaux à savoir : les sommets des G8 et des G20, de Davos, de Rio+20, de l’Union Africaine, de Durban, de Doha pour ne citer que ceux là, ont vu resurgir le besoin impérieux de réexaminer nos comportements économiques en relation avec la production et la consommation des ressources naturelles.
En conséquence, l’économie verte, objet de nos présentes assises, est une économie qui, à long terme, utilisera moins ou mieux les matières premières non renouvelables. Elle associera l’innovation technologique, la créativité respectueuse de l’environnement pour favoriser une meilleure consommation des ressources de l’espace. Ainsi, elle permettra, entre autre, d’émettre moins de gaz à effet de serre et privilégiera les écotechnologies. Par ailleurs, les transports seront raisonnés, les villes durables et résilientes, les territoires pensés et gérés globalement selon un mode de développement durable. Finalement, elle encouragera la production et la consommation responsables.
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités.
Au Bénin, et au regard de notre contexte de développement, l’économie verte aura pour vocation de protéger et de rétablir les services éco systémiques rendus par l’eau, les sols, la biodiversité. Elle mettra davantage les hommes et les femmes au centre de l’entreprise et du projet social, qui promeut la participation de chacun de nous tous à la décision à travers une meilleure politique d’aménagement du territoire et de planification du développement.
Voilà autant d’opportunités et d’avantages que regorge l’économie verte, non en tant que concept nouveau, mais forcément en tant complément utile basé sur une philosophie d’une meilleure gestion intégrée de la nature et de la consommation rationnelle des ressources de l’espace. Elle va au-delà de l’environnement, ce qui nécessite un changement en profondeur de nos comportements et impose une nouvelle vision du développement impliquant fondamentalement une nouvelle fonctionnalité des partenariats.
C’est pour cette raison que je voudrais vous inviter à vous l’approprier et ceci en rapport avec les réalités économiques du Bénin, les politiques macros économiques et sectorielles dans la perspective d’une croissance inclusive, forte et soutenue. Il ne s’agira pas, après appropriation, de remettre en cause fondamentalement l’existant, mais de s’en inspirer pour améliorer la qualité de vie des béninois et garantir un avenir meilleur aux générations futures.
Ainsi, ce serait le futur que nous voulons tant recommander au Sommet de RIO+20 que nous allons construire ensemble. A cet effet, je compte sur votre engagement et le leadership national pour organiser une véritable transition vers une économie verte. Cela suppose la mise en place d’un Groupe de Travail capable de continuer à mener les réflexions qui, nécessairement, donneront naissance à une stratégie appuyée d’un plan d’actions. Sur la base de ce document de stratégie à concevoir dans un futur proche, le Bénin pourra de façon consensuelle et graduelle s’orienter vers une économie verte en tenant compte de ses contraintes spécifiques et des besoins d’accélération de la croissance et de la création d’emplois.
D’ores et déjà, je vous exhorte à faire preuve d’ouverture et de haute responsabilité pour faire des choix utiles pour l’avenir de nos enfants.
Je ne saurais terminer mon propos sans adresser mes sincères remerciements au Royaume des Pays-Bas pour son engagement et son soutien financier à la mise en œuvre du Programme au niveau international. Ma profonde gratitude va également au Gouvernement du Bénin pour son intérêt à cette initiative, aux experts et cadres de hauts niveaux qui n’ont ménagé aucun effort pour la préparation intellectuelle de cet atelier. Je n’oublie pas tout le peuple qui est acteur de cette initiative. Enfin, je voudrais rassurer tous les acteurs sans distinction de l’appui de mon institution à accompagner le Bénin et à conduire à terme ce processus de transition vers une économie verte.
Vive le Bénin,
Vive l’Economie verte,
Vive la Coopération Internationale,
Je vous remercie.