Lancement du Rapport national sur le développement humain 2015
07 juin 2016
- L’augmentation de la productivité agricole, l’amélioration de la nutrition, le renforcement de la résilience des personnes et groupes vulnérables contribueraient au développement humain au Bénin, selon le Rapport.
Le rapport national sur le développement humain (RNDH) 2015 lancé ce jour soutient que si l’agriculture est sous tendue par des politiques et stratégies adéquates, il n’y a pas de doute qu’elle influera positivement sur l’élimination de la faim, la réalisation de la sécurité alimentaire mais aussi sur l’accession aux moyens économiques et sociaux contribuant au développement humain.
Avec une proportion de 11,2% de la population souffrant de la faim, le Bénin figure parmi les rares pays au monde, qui ont réussi à atteindre cette cible des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2014. En vingt-cinq ans, la prévalence de la faim a été réduite de moitié au Bénin, passant de 22,5% en 1990 à 11,2% en 2014. L’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 5 ans varie entre 17% et 19% (INSAE, 2011). Les mesures prises en faveur de la mère et de l’enfant dans le cadre de la lutte contre le paludisme, la meilleure prise en charge prénatale ont contribué à ces performances.
Toutefois, bien que le Bénin soit parvenu à se hisser à la deuxième place des pays où la faim est moins prononcée en Afrique de l’Ouest, il demeure dans la catégorie des pays où le niveau de la faim est jugé grave avec un score compris entre 10 et 19,9.
Ce rapport analyse les interactions entre l’agriculture, la sécurité alimentaire et le développement humain, et examine les tendances récentes pour le Bénin en matière de lutte contre la faim dans la perspective du développement humain. La sécurité alimentaire, la lutte contre la faim et le développement humain dépendent en grande partie de l’agriculture. Les personnes bien nourries et alimentées sont susceptibles d’être instruites, de participer à la vie de la société et de réaliser leur potentiel productif et humain.
« J’ai foi que ce rapport contribuera à stimuler un débat public de haut niveau sur l’urgence à relever les défis qu’impose la planification du développement prenant en compte la Sécurité humaine », a déclaré Madame Odile Sogho-Moulinier, Représentant Résident a.i. du PNUD au Bénin.
La production agricole au Bénin ne satisfait pas encore les besoins alimentaires des populations. La faible productivité et l’accès limité aux marchés locaux et internationaux maintiennent une large frange de la population, surtout rurale dans la pauvreté et dans une insécurité alimentaire. 23% des ménages ont une consommation alimentaire inadéquate, ne leur permettant pas de mener une vie active et saine.
«Le présent rapport vient confirmer la nécessité perçue par le Président de la République et par l’ensemble du Gouvernement de faire du Bénin le grenier de l’Afrique de l’Ouest », a affirmé Monsieur Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement.
Le Bénin est un pays à faible développement humain avec un Indice (IDH) estimé à 0,480 en 2014, soit un accroissement moyen annuel de 1,5% au cours de la période 1980-2014. Près de 6 Béninois sur 10 souffrent de la pauvreté multidimensionnelle. Le Bénin se situe ainsi à la 166 ème place sur 188 pays et territoires, perdant deux places par rapport à 2009. L’espérance de vie s’est accrue de 12,3 ans, atteignant 59,6 ans en 2014.
Cette amélioration est impulsée par les progrès dans le domaine de la santé, de l’éducation et dans une moindre mesure par les gains liés à la croissance économique. Malgré ces performances, le niveau de développement humain demeure faible.
Pour que la sécurité alimentaire contribue au développement humain, il est nécessaire de garantir les droits à l’alimentation, de favoriser l’augmentation des rendements agricoles pour stimuler l’alimentation, l’emploi et les revenus.
Le rapport recommande d’agir selon quatre axes domaines inter reliés : (i) augmenter la productivité agricole pour améliorer la disponibilité et l’accessibilité aux aliments, (ii) inscrire la nutrition au cœur des politiques publiques et mettre en œuvre une politique nutritionnelle de qualité, (iii) renforcer la résilience des populations afin de préserver l’accès à la nourriture et (iv) favoriser l’autonomisation des populations rurales pauvres.
«Je suis persuadée que l’opérationnalisation du concept du développement humain durable par le biais de l’agriculture et de la sécurité alimentaire sera au cœur de l’action du gouvernement dans les années à venir afin que, à jamais, la faim soit éradiquée au Bénin », a ajouté Madame le Représentant Résident a.i. du PNUD.
Pour sa part, le Ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement a annoncé qu’au cours du prochain quinquennat le secteur de l’agriculture bénéficiera d’un plan d’investissements massifs faisant du secteur le principal levier de développement économique et de création de richesse et d’emplois. Il conclut que pour soutenir ce plan, il sera créé une agence de développement agricole pour la définition et la mise en œuvre rapide d’un programme ambitieux spécifique par filière et par région. Ce programme de développement agricole sera conçu selon une stratégie de territorialisation basée sur les caractéristiques économiques et climatiques des différentes régions du Bénin.
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Pour plus d’informations, veuillez contacter :
El Hadji Fall (Économiste Principal) el.hadji.fall@undp.org
Janvier Polycarpe Alofa (Économiste National) janvier.alofa@undp.org
A propos du rapport national sur le développement humain
Les Rapports nationaux sur le développement humain produits par le Gouvernement et le PNUD sont des outils servant au débat politique national. Ils visent à placer le développement humain dans les priorités de l'agenda politique national. Ils s'attachent aux thèmes spécifiques faisant l’objet de débats sur le développement et offrent de nouveaux outils de mesure, des analyses novatrices ainsi que des recommandations politiques. Leur élaboration est régie par des principes fondamentaux rigoureux notamment l’appropriation nationale, l’autonomie d’analyse, la recherche de la qualité dans les analyses ainsi que l’approche participative et inclusive.