Atelier de consultation nationale post-2015 avec les institutions de la République
Allocution introductive de Madame Nardos Bekele-Thomas, Coordonnateur Résident du Système des nations unies, et Représentant Résident du PNUD.
Monsieur le Président de la Cour Suprême,
Monsieur le Professeur Géro AMOUSSOUGA, membres du panel de haut niveau mis en place par le Secrétaire général des Nations Unies
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Avant tout propose, je tiens à exprimer la gratitude du Système des Nations Unies au Bénin à l’endroit du Bénin pour avoir adhéré au processus de réflexions nationales post-2015. Particulièrement, je voudrais dire simplement merci à la Cour Suprême, aux éminents Conseillers et à son Président d’avoir accepté nous recevoir à l’occasion du processus de consultation avec les Institutions de la République.
Depuis septembre 2000, l’agenda de développement adopté au niveau mondial est centré sur les Objectifs du Millénaire pour le développement. La mise en œuvre des OMD a permis d’atteindre, à l’échelle mondiale, des résultats concrets dans maints domaines. Cependant, à moins de mille jours du terme de ces Objectifs, plusieurs cibles sont encore loin d’être atteintes et des goulots d’étranglement empêchent les avancées dans bien des domaines. En outre, le monde doit faire face à des nouveaux défis qui menacent de réduire à néant les efforts de plusieurs dizaines d’années.
C’est pour cette raison que lors de la Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies tenue en 2010 pour examiner les progrès réalisés sur le chemin des OMD, les Chefs d’Etats et de gouvernement du monde entier ont appelé non seulement à accélérer leur réalisation, mais aussi à réfléchir sur un Agenda de développement au niveau international pour l’après-2015. A ce sujet, il y une cinquantaine de pays de par le monde qui ont été retenus pour faire des consultations nationales. Je dois mentionner que le Bénin a été doublement honoré. Car non seulement le Bénin est parmi les pays choisis pour faire des consultations nationales, mais le Professeur Géro AMOUSSOUGA ici présent, est l’une des rares personnalités africaines à avoir été désignées pour être membre du Panel des personnalités de haut niveau chargé de superviser les consultation nationales et thématiques.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Les consultations ont pour ambition de faire émerger les préoccupations des peuples, notamment des populations pauvres pour qu’elles soient portées au niveau global lors des discussions à haut niveau pour l’établissement d’un nouvel agenda pour le développement. Dans le processus de préparation de l’Agenda de développement post-2015, les consultations nationales visent à recueillir les aspirations des populations de toutes les conditions socio-économiques et de tous âges, des décideurs à tous les niveaux ainsi que les acteurs de développement. Les consultations nationales doivent permettre de faire entendre la voix des populations, notamment celles des plus démunis, dans la définition des objectifs de développement. Elles sont l’occasion de stimuler le débat national au sujet de l’action en faveur du développement au-delà de 2015 et de faire porter ce message par les Nations Unies au niveau des discussions intergouvernementales pour bâtir le nouveau cadre de développement dans lequel les citoyens du monde devrait se reconnaître. C’est un processus qui se veut largement participatif et inclusif et il est bien indiqué que la Cour Suprême, compte tenu de la place qu’il occupe et de son rôle dans le développement socio-économique au Bénin.
Comme vous savez, le Nations Unies sont très attachées à la justice et à l’état de droit comme facteurs d’attractivité économique et de développement des pays afin de réduire la pauvreté. Mon organisation est aussi consciente que l’Afrique, après 50 ans d’indépendance, se trouve toujours confrontée aux obstacles juridiques et administratifs qui empêchent les populations et surtout les pauvres et les groupes vulnérables de faire valoir leurs droits et leurs intérêts. Dans la lignée de la Déclaration Universelle sur les Droits de l’homme, il est établi que l’accès à la justice et à l’Etat de droit sont le pilier essentiel pour que les peuples acquièrent la capacité de faire usage de la loi, du système légal et des services juridiques pour protéger et faire valoir leurs droits et leurs intérêts en tant que citoyens et acteurs économiques. A cet égard, nous reconnaissons donc la mission importante que celle dévolue à votre Institution par la Loi fondamentale.
Dès lors, votre voix compte et doit compter dans un processus aussi important comme celui-ci. Nous avons besoins de vos aspirations sur des questions importantes comme la problématique de l’accès des populations vulnérables et pauvres à la justice, l’élargissement du champ des services juridiques pour les pauvres, l’intégrité et la transparence du système judicaire.
C’est pour cela que je voudrais vous inviter à des échanges fructueux afin de rendre substantielle la contribution de la Cour Suprême aux réflexions sur l’Agenda de développement pour la période après-2015 dans le cadre du Bénin.
Je vous remercie.