Après deux années de mise en œuvre du plan d’actions national de lutte contre l’apatridie, des progrès ont été enregistrés, mais des défis subsistent encore.
L’apatridie est l’absence de citoyenneté d’un individu. En conséquence, la personne apatride est privée des droits fondamentaux comme l’éducation, les soins de santé, l’emploi, la libre circulation. « L'apatridie affecte au moins 10 millions de personnes dans le monde, y compris environ un million en Afrique de l'Ouest », a indiqué M. Siaka Coulibaly. « Eliminer l’apatridie et mettre un terme à la marginalisation de plusieurs millions de personnes à travers le monde est un point de départ et contribuera à l’atteinte des ODD qui prône de ne laisser personne de côté », a-t-il ajouté.
Depuis le lancement de la campagne #IBelong en 2014, dont l'ambition est de supprimer l'apatridie d'ici 2024, le Bénin est l’un des premiers pays au monde ayant élaboré et validé en novembre 2014 un plan d’actions de lutte contre l’apatridie.
Au nombre des résultats concrets enregistrés depuis lors au Bénin, il est à noter :
- La relecture du code de la nationalité du Bénin pour le rendre conforme aux normes conventionnelles ;
- La régularisation des naissances pour 1000 personnes (enfant et adultes) dans la commune de Karimama et de Koualou Koulou dans la zone frontière du Bénin et du Burkina-faso ;
- La sensibilisation et l’appui aux communes du nord du Bénin dans la mise en place de système d’enregistrement des naissances ;
- Le renforcement des capacités des acteurs de la société civile et des médias sur la thématique de l’apatridie.
M. Antoine Tchekpe, Chargé du Bureau du HCR au Bénin a présenté les causes et les conséquences de l’apatridie. Quant à M. Clément Segnitondji Capo Chichi-Chichi, membre du groupe de travail, il a exposé la situation de l’apatridie au Bénin. Il ressort de ces présentations, que les défaillances du système d’enregistrement des naissances, les lacunes dans la loi sur la nationalité constituent entre autres les causes sous-jacentes de l’apatridie au Bénin.
La collaboration entre le HCR et d’autres agences des Nations Unies notamment le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) pour l’amélioration de l’enregistrement des naissances et l’état civil, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) pour les recensements nationaux et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) pourraient contribuer à la lutte contre l’apatridie, a souligné M. Coulibaly.
Madame Aleya Bako Gouda, Directrice de Cabinet Adjointe, Représentant le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et de la Législation a remercié le HCR pour son appui au Gouvernement du Bénin dans le cadre de la révision du code de nationalité. Elle a invité chaque citoyen, chaque parent sur l’impérieuse nécessité de déclarer à l’état civil tout enfant dès sa naissance.