Investir dans la prévention des risques de catastrophes
10 août 2018
- Au bout de quatre jours de travaux, l’avant-projet de la Stratégie Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes qui n’est rien d’autre que l’application du Cadre d’Action de Sendaï au plan national a été élaboré.
L’Agence Nationale de Protection Civile (ANPC) a organisé du 07 au 10 août 2018, un atelier d’élaboration de l’avant-projet de Stratégie Nationale de Réduction des Risques de Catastrophe et d’actualisation du Plan de Contingence National (PCN) avec l’appui technique et financier du Système des Nations Unies (SNU) au Bénin. Le PCN actualisé prédispose le Bénin à réduire de façon significative les dégâts et risques des catastrophes, que le pays pourrait être amené à connaitre au cours du reste de l’année 2018 et en 2019.
Au bout de quatre jours de travaux, l’avant-projet de la Stratégie Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes qui n’est rien d’autre que l’application du Cadre d’Action de Sendaï au plan national a été élaboré. Ce Cadre d’Action a défini et exigé des Etats, quatre priorités pour la réduction des risques de catastrophes à savoir: (i) comprendre les risques de catastrophe, (ii) renforcer la gouvernance des risques de catastrophe pour mieux les gérer, (iii) investir dans les risques de catastrophe aux fins de résilience et (iv) renforcer la préparation aux catastrophes pour une réponse plus efficace dans la restauration, la réhabilitation et la reconstruction.
En effet, l’ancien Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon relevait à la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe de Sendai au Japon en 2015, que dans le monde, « la facture annuelle des catastrophes dépasse aujourd’hui 300 milliards de dollars et investir 6 milliards de dollars chaque année permettrait d’économiser 360 milliards de dollars par an d’ici à 2030 ». Les expériences et les études ont également montré que la réponse à une catastrophe coûte sept (7) fois plus chère que la prévention.
Bien que le Bénin jouisse d’une stabilité politique depuis plusieurs décennies, le pays n’est pas à l’abri des catastrophes. Des cas d’inondations, d’incendies et des épidémies se sont succédé depuis 2010. Les coûts des dommages et des pertes dues aux inondations de 2010 avaient été estimés à 120 milliards de FCFA. Tout récemment, les violences entre populations locales et communautés de peulhs transhumants ont occasionné la mort de sept (7) personnes et le déplacement de 3000 personnes dans les communes de Cobly et de Matéri. Face à cette situation, il urge d’agir pour prévenir les risques de catastrophes et c’est ce que l’Agence Nationale de Protection Civile a compris en initiant cet atelier.
Pour le DG/ANPC, le Commissaire Divisionnaire de Police M. Aristide DAGOU, l’actualisation du PCN vise le renforcement de la sécurité intérieure et l’a démontré en ces termes « Il est un fait que chacun ferme ses portes lorsqu’il quitte sa maison pour ne pas exposer ses biens à la merci des voleurs. Mais on oublie très souvent l’autre pan de la sécurité intérieure qu’est la protection civile et la protection contre les risques de catastrophe. Lorsqu’on se protège contre les criminels et qu’on ne se protège pas contre les catastrophes, on n’a pas totalement accompli son devoir de contribution à la sécurité. Car les effets des catastrophes sont comparables aux effets des actes criminels. Pire, le criminel peut être poursuivi et on peut récupérer les biens volés. Par contre, on perd tout lorsque la catastrophe survient et détruit tout sur son passage ». Ainsi, il vaut mieux donc investir dans la prévention des risques de catastrophe que d’attendre leurs survenances pour apporter l’assistance requise au prix fort va-t-il ajouté.
Le nouveau paradigme que le Gouvernement béninois est en train de mettre en œuvre consiste à privilégier la prévention, la précaution afin d’investir le maximum de ressources dans le développement national. Ce paradigme qui devrait transparaitre dans la stratégie vise à contribuer au développement durable et à une meilleure mise en œuvre de la politique d’aménagement du Territoire surtout que l’échéance du Cadre d’Action de Sendaï coïncide avec l’agenda 2030 des ODD.
M. Constant Houndenou, Expert en Crise et Catastrophes au PNUD a réitéré l’engagement du SNU à accompagner le Gouvernement dans la mise en œuvre des stratégies pour une protection durable des populations.
Les travaux de l’atelier ont connu la participation des membres de la Plateforme Nationale de Réduction des Risques de Catastrophe et d’Adaptation au Changement Climatique (PNRRC-ACC), des agences du Systèmes des Nations Unies, des ONG (s) humanitaires, de la Croix Rouge Béninoise ainsi que des personnes ressources.