RECEPTION DES PREMIERS VACCINS ANTIPALUDIQUES AU BENIN
Allocution de circonstance prononcée par M. Salvator Niyonzima, Coordonnateur Résident du SNU au Bénin
Monsieur le Ministre de la Santé
Madame la Représentante de l’UNICEF,
Monsieur le Représentant a.i. de l’OMS,
Monsieur le Directeur de Cabinet du Ministre de la Santé,
Monsieur le Secrétaire Général du Ministère de la Santé,
Monsieur le Directeur Général de l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaires,
Monsieur le Conseiller Technique des Soins de Santé Primaires,
Monsieur le Directeur de la Vaccination et de la Logistique,
Monsieur le Coordonnateur du Programme de lutte contre le Paludisme,
Mesdames, Messieurs les hauts cadres du Ministère de la Santé,
Chèr.e.s Collègues du Système des Nations Unies,
Mesdames, Messieurs les Membres des média,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux de participer à cette belle cérémonie ce soir, en compagnie de Monsieur le Ministre de la Santé et de ses équipes mais aussi avec plusieurs collègues du SNU dont la Représentante de l’UNICEF et le Représentant a.i. de l’OMS.
Ce soir, je peux dire sans exagérer que nous vivons l’histoire en direct. Car, pour moi, la réception des toutes premières doses de vaccins antipaludiques au pays de Gbéhanzin et de Bio Guera est historique. Imaginez donc : depuis des siècles, le paludisme a décimé les populations des zones infestées ; il s’est montré particulièrement meurtrier chez nos tous petits, les enfants de moins de 5 ans. Jugez-en plutôt. Selon l’OMS, chaque minute ou presque, un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme. En 2021, le monde a enregistré 247 millions de cas de paludisme et 619 000 décès liés à la maladie. Parmi les personnes décédées, 77 % étaient des enfants de moins de 5 ans, et la majorité vivait en Afrique, le continent le plus durement touché. Durant la même année, l’Afrique a enregistré près de 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès liés à la maladie en 2021.
Ici au Bénin, le paludisme est la première cause de mortalité chez les enfants au niveau national. Selon des données de l’OMS concernant l’année 2020, plus de 4,7 millions de cas de paludisme et 10 000 décès ont été signalés, principalement chez les enfants de moins de 5 ans. L’arrivée du vaccin contre le paludisme constitue une avancée décisive dans la lutte contre la maladie. C’est un « game changer » pour le dire en anglais. Quand je pense que le vaccin contribuera pour sûr à la réduction de la mortalité infantile ; quand je pense aux économies en ressources grâce à la réduction des hospitalisations ; quand je pense à l’allègement de la pression sur le système de santé du pays, alors je suis convaincu que nous touchons là quelque chose de grand. Et nous sommes parfaitement fondés de célébrer cela !
Monsieur le Ministre,
Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,
Je n’ignore pas que l’introduction du nouveau vaccin dans le programme de vaccination requerra des investissements importants, notamment en formations, en infrastructures, en mobilisation communautaire et j’en passe. Mais vous conviendrez avec moi que, avec un vaccin sous la main, tout cela constitue un « meilleur problème » à résoudre.
C’est pour cela que je voudrais féliciter le gouvernement du Bénin pour ce grand pas qui est le résultat de son engagement et sa proactivité. Je félicite également l’OMS et l’UNICEF qui ont accompagné le Ministère de la Santé dans le processus et qui, je n’en doute pas, lui fourniront une assistance technique pour la suite. Je remercie évidemment GAVI, l’Alliance du Vaccin, le Fonds Mondial, UNITAID et le laboratoire Glaxo SmithKline pour leur rôle, chacun en ce qui le concerne.
En terminant, je voudrais partager un souvenir et un rêve. Le souvenir : il y a un peu moins de trois ans, le 10 mars 2021, ici même à l’aéroport de Cotonou, le Ministre Hounkpatin réceptionnait les toutes premières doses de vaccin contre la Covid-19. Ce soir-là j’ai eu l’honneur de participer et je sais que d’autres parmi vous étaient là. Et puis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, si je puis me permettre l’expression. Aujourd’hui, la Covid-19 est un problème de santé publique à ne pas négliger mais il n’est plus le typhon sanitaire qui a littéralement tétanisé le monde. Le vaccin n’est pas le seul à avoir fait changer les choses mais il a joué un rôle clé. Et, ce soir on se retrouve là …Voilà pour le souvenir. Et venir le rêve : je rêve du jour où, grâce au vaccin, les familles béninoises ne seront plus endeuillées par le paludisme. Je rêve du jour où nous pourrons nous rappeler de ce soir du 15 janvier 2024 et nous dire avec un sourire : ç’a commencé ce soir-là. Et pour nous qui sommes ici, nous pourrons ajouter que nous étions là, aux premières loges. Ce rêve-là, j’en fais un souhait car, je le crois fermement, il se réalisera. Et ce souhait, je le dédie au Bénin et à sa population !
Vive la Coopération Internationale
Vive le Bénin