Du hashtag à l’action : le réveil écologique au Bénin
« Place simplement à l'action, place aux résolutions ! »
C’est par cet appel fort du Ministre José Tonato, Ministre du Cadre de vie et des transports, chargé du Développement durable, que s’est ouverte, le 4 juin 2025, la célébration anticipée de la Journée mondiale de l’environnement (JME) au Bénin. Une journée résolument tournée vers l’action, autour d’un fléau mondial qui menace notre avenir collectif : la pollution plastique.
Et cette mobilisation a franchi les murs de la salle de conférence pour toucher plus de 2 millions de personnes à travers le pays. Une audience impressionnante atteinte grâce à une campagne digitale nationale portée par le hashtag #229SansPlastique, avec plus de 17 000 interactions enregistrées sur les réseaux sociaux. Des milliers de Béninois et Béninoises ont ainsi été sensibilisés aux dangers du plastique et à l’urgence d’agir.
Des mots forts pour une réalité préoccupante
« Le plastique nous envahit : dans nos rivières, nos champs, nos assiettes », a rappelé Madame Aminatou Sar, Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Bénin. « Le combat commence ici et maintenant. Nous pouvons mettre fin à la pollution plastique. Mais cela exige de faire des choix, de rester cohérents, de s’entraider. Et surtout, de ne jamais oublier que chaque geste compte. »
Légende: JME 2025: Vue partielle de l'équipe pays et du ministre de Cadre de vie et des transports
Au Bénin, les sachets plastiques continuent d’être largement utilisés malgré la loi de 2017 qui en interdit la production, la commercialisation et l’utilisation. Le constat est clair : sur le terrain, les plastiques non biodégradables sont encore omniprésents, avec des conséquences graves pour l’environnement, les écosystèmes, l’agriculture et la santé humaine.
Quand les citoyens et la société civile prennent le relais
Lors du panel animé par l’activiste Sandra Idossou et Henri Totin, Directeur exécutif de l’ONG JEVEV, la réalité a été dénoncée avec force.
Mme Sandra Idossou n’a pas mâché ses mots « Le plastique est tellement présent qu’on ne le voit pas comme un ennemi ». Ce constat glaçant a résonné dans la salle comme une gifle. Car malgré l’interdiction des sachets plastiques non biodégradables, ils sont encore omniprésents dans les rues, les marchés, les foyers, et même dans les mains des enfants dans les cantines scolaires.
Pour elle, le temps des excuses est révolu. Elle appelle à une révolution des comportements à travers les 4 R :
Quant à M. Totin, il a présenté l’expérience inspirante de l’ONG JEVEV, qui transforme la jacinthe d’eau en sacs biodégradables — une double solution écologique à la pollution plastique et aux plantes envahissantes, tout en créant des opportunités économiques locales.
Comprendre pour agir
Trois communications techniques ont permis de relier les enjeux mondiaux aux réalités béninoises, en mettant en lumière les impacts concrets de la pollution plastique et les pistes de solutions adaptées : contexte global (PNUE), état des lieux et défis nationaux (PNUD), sécurité alimentaire et chaînes de valeur (FAO).
Légende: JME 2025: Vue partielle des participants en présentiel
La journée s’est clôturée par la visite de stands mettant en valeur des produits biodégradables, des objets d’art recyclés créés par l’artiste Boladji Parfait Koukoui, et des emballages alternatifs conçus par JEVEV. Ces alternatives tangibles prouvent que des solutions existent déjà au Bénin.
Ensemble, les représentants des agences onusiennes, de la société civile, les activistes, les experts et les autorités ont lancé un message fort : mettre fin à la pollution plastique n’est pas un vœu pieux, c’est un engagement collectif, une urgence à traduire en actes.
Et si plus de deux millions de personnes ont vu passer ce message en ligne, il appartient désormais à chacune d’entre elles de faire un choix. Celui de dire non aux sachets plastiques. Celui de refuser l’indifférence.