FAO : Renforcer les capacités de résilience des ménages victimes d’inondation à Karimama et à Malanville
17 novembre 2018
- 200 ménages et 20 agents de services techniques locaux ont bénéficié d’une formation sur les techniques de productions, post-récolte et de résilience aux chocs hydro-climatiques.
« Avant cet appui de la FAO, nous souffrions pour décortiquer le riz, il n’y avait pas de décortiqueuse spécifique au riz et nous utilisions nos méthodes traditionnelles. Avec cette décortiqueuse offerte au groupement, chaque membre arrive à décortiquer la quantité voulue pour nourrir son ménage et mieux, le groupement offre ses services de décorticage au reste de la communauté ce qui représente pour le groupe une source conséquente de revenus. »
Ces propos de reconnaissance sont de Alimatou Yaya, membre du groupement des femmes de Karimama ayant reçu une décortiqueuse de riz offerte par la FAO.
Pour comprendre la joie de Alimatou Yaya, il faut retourner en 2013, année au cours de laquelle les communes de Karimama et de Malanville ont connu la montée des eaux du fleuve Niger, due à une pluviométrie inhabituelle qui a eu pour conséquences, des inondations ayant engendré d’énormes dégâts tant au niveau des cultures vivrières que des biens matériels. Plus de 9 190 ménages ont été touchés dans les deux communes, dont 5 341 à Malanville. 21 521 ha de cultures ont été dévastés entrainant d’importantes pertes de production vivrières. A cela s’ajoutent la perte de plusieurs centaines d’animaux et les dégâts dans le secteur de la pêche. Le montant des pertes est estimé à plus de 5 milliards de FCFA pour la commune de Karimama et 5,5 milliards de FCFA pour la commune de Malanville.
Face à cette catastrophe naturelle, la FAO a lancé deux projets d’un coût global de 800 000 USD pour relancer, à court terme, des activités agricoles de 10 000 ménages dans les deux communes et renforcer leurs capacités de résilience. Le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, à travers le Centre Agricole Régional pour le Développement Rural Borgou-Alibori (CARDER Borgou-Alibori), les Secteurs Communaux pour le Développement Agricole de Karimama et Malanville et les plateformes communales, ont été fortement associés au dispositif de mise en œuvre du projet pour plus d’efficacité et d’efficience et l’atteinte des résultats à terme.
Ce projet consistait concrètement à la distribution des intrants constitués de semences (oignon, tomate, piment, riz et maïs) et d’engrais NPK et urée, la dotation de lots d’équipements (batteuses, décortiqueuses de riz et d’arachide, motos pompe, etc.) pour 34 groupements de femmes pour renouveler les facteurs de production.
200 ménages et 20 agents de services techniques locaux ont bénéficié d’une formation sur les techniques de productions, post-récolte et de résilience aux chocs hydro-climatiques. Grâce aux semences de riz octroyées par la FAO, Idrissou Soumaïla, chef de ménage à Malanville, a pu reprendre sa production après le retrait de l’eau de sa parcelle. Tout heureux, il confie : « J’ai eu des semences certifiées et de l’engrais en quantité suffisante, ensuite j’ai participé à la formation sur l’itinéraire technique de production de riz. Ces appuis m’ont permis d’avoir un stock de sécurité pour ma famille et de revendre le surplus au marché. Je n’aurais pas pu y arriver si je n’avais pas reçu cette assistance de la FAO. J’avais perdu mes moyens et grâce à cette assistance je me suis relevé en si peu de temps. »
L’intervention de la FAO a contribué à accroître de façon satisfaisante le rendement à 18% pour le riz, 26% pour le maïs et 14% pour l’oignon. Au total, les volumes de production et les revenus se sont améliorés grâce aux semences certifiées. Les équipements distribués aux 34 groupements de femmes ont permis d’améliorer les cultures maraîchères, le décorticage du riz et d’arachide. Ces groupements ont créé également une activité génératrice de revenus à travers les services offerts à leur communauté.
La première autorité de la ville, le maire de Malanville apprécie les résultats, de ces deux projets : « Cet appui de la FAO a donné une bouffée d’oxygène aux populations sinistrées. Les semences de riz, maïs et les engrais distribués leur ont permis de reprendre rapidement leurs activités et de produire plus de riz, plus de maïs qu’auparavant, ce qui nous a mis à l’abri de la famine. »
La réussite des opérations de distribution des dons aux 10 000 ménages sinistrés a été aussi facilitée par l’action conjointe de la plateforme et d’autres partenaires, notamment les secteurs communaux pour le développement agricole (SCDA).